Nous n'en finissons pas d'aimer à nouveau Ricardo Bofill.
Sur cette carte multi-vues faisant la promotion d'appartements au soleil (voir verso de la carte postale), j'avais bien senti un possible travail d'architecte en n'étant pas certain de ce que cela pouvait porter comme désir ni comme projet et encore moins comme auteur. Il faut dire que l'œil a vite fait dans le tri rapide des matins brumeux des vide-greniers d'analyser une image et surtout... de tenter sa chance !
Et voilà !
Cette carte postale nous montre bien l'une des belles œuvres de Ricardo Bofill et du Taller de Arquitectura. Les appartements Sargazo (apartamentos Sargazo) nous montrent d'abord une utilisation de la couleur puissante et psychologiquement appliquée conduisant sans doute à une forme poétique de l'espace qui me rappelle toujours Luis Barragan. Les volumes puissants ajoutent aussi au travail des ombres et des aplats réalisant une géométrie et donc, une architecture radicale et belle.
On notera que, par contre, les aménagements intérieurs restent pour ce que cette carte postale nous en donne à voir... d'une rigueur presque monacale dont le design du mobilier ne donne pas le change au génie de l'architecture ! On a même la vision de la bouteille de gaz sous l'évier.
Vous trouverez sur le site de Ricardo Bofill une série de magnifiques images dont je me permets de copier quelques-unes.
http://www.ricardobofill.com/EN/595/architecture/portfolio/el-sargazo-apartments-html
Comme il s'agit d'une carte postale promotionnelle servant au promoteur à faire son travail, on notera avec joie les différences d'approche entre la photographie produite par le cabinet d'architecture et celle montrant les vertus de l'achat du bien... On notera que l'éditeur Fotocolor Valman ne nomme pas l'architecte.
Plongeons avec délice dans l'œuvre de Ricardo Bofill, je vous propose cette nouvelle carte postale du Barrio Gaudi à Reus que nous avions déjà vu sur ce le premier volume de ce blog. Mais ne nous privons pas de regarder à nouveau comment le Taller de Arquitectura savait alors construire, dessiner, imbriquer, faire architecture. Cette carte postale est une édition Escudo de Oro sans nom d'architecte ni de photographe.
Sans doute que tout jeune homme (suivez mon regard) ayant le désir de comprendre l'architecture espagnole du Vingtième Siècle se devra de faire vers Ricardo Bofill et son Taller, les nombreux voyages qui s'imposent. Avec un peu de chance, à son retour, il nous fera partager ses visions dans des noirs profonds à moins que la couleur soudainement posée sur les formes solides, lui donnent envie de poser des rouges sang et des ocres jaunes sur ses papiers...
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