samedi 24 décembre 2016

Rodéo à Fosses

Ou alors :


La carte postale est une édition Abeille-Cartes pour Lyna. On sait comment cette maison d'édition a fait un vrai travail d'inventaire de l'élan constructif de la Banlieue et de la Région Parisienne étendue. On notera que le procédé Lynacolor indiqué au dos de la carte postale ne nous dit rien sur ses particularités mais laisse percevoir dans son cliché une belle application à rendre le réel, même si on sent bien un franc et net nettoyage de l'image.
L'éditeur ne nomme pas le photographe ce qui est toujours regrettable surtout devant le beau et bien construit cadre photographique. Ici, solidement, sans peur, avec comme seul programme, celui de donner à voir au mieux, le photographe prend le recul nécessaire pour que l'objet soit dans sa plénitude dans l'image. Ce resserrement ne permet aucune vraie contextualisation de l'objet architectural avec la ville mais permet de le lire pour ses qualités. L'évidence ici étant que la construction est neuve, nouvelle dans le paysage, qu'elle raconte l'équipement d'une ville, ici Fosses (Val d'Oise) et que les habitants ou les visiteurs de passage auront plaisir à montrer et partager cet élan constructif, de dire que, dans ce gymnase tout neuf, les enfants viennent ici depuis la rentrée apprendre le Judo ou faire du basket.



On notera comment le photographe peu gêné par le lampadaire à tout de même fait un pas de côté pour que la verticale de celui-ci ne vienne pas se coller sur l'angle même du gymnase. On notera enfin la belle qualité du bâtiment lui-même, posé sur des pilotis, permettant ainsi un rattrapage de la légère pente et soulageant aussi le poids visuel. L'effet de transparence est d'ailleurs visible à droite et on aimera comment en fait, cette terrasse de béton permet de poser dessus une construction plus légère en lamellé-collé. Les tirants en métal donnent un rythme triangulé du plus bel effet.



On regrettera vivement que le nom des architectes ne soit pas donné. On regrettera de ne pas le trouver.
Enfin, amateur de Renault, j'ai plaisir à trouver sur le bord du trottoir une Rodéo en stationnement. Seule voiture, garée un peu vite sur le trottoir, pourrait-elle être la voiture du photographe ?
J'en suis certain.




La Renault Rodéo c'est la Méhari en mieux car plus brutale, plus dure, moins chic.
Désolé Marc.
La Renault Rodéo c'est la laideur assouvie d'un travail de tâcheron du design, c'est la gloire de l'efficace, la forme pleine d'un désir de faire d'abord avec ce que l'on a déjà, châssis, moteur, accessoires. La Renault Rodéo c'est la R.N.U.R, ( prononcez r'nure) c'est une automobile d'état, de la Régie, de la nationalisation, de la fierté ouvrière. La Méhari c'est pour les dames sur les dunes de la Grande Motte et les trottoirs de La Baule, la Renault Rodéo, c'est pour les champs, la livraison du marché matinal, la cour de la ferme, le maraîcher de Martot. La Rodéo, ce n'est pas pour faire Vintage, ce n'est pas pour le parisien à l'île de Ré. La Renault Rodéo elle pourrit dans les cours, elle pourrit tout court. La Renault Rodéo c'est de la bagnole, pas de l'automobile. La Renault Rodéo c'est ce qu'il me faut. De la lenteur, du vacarme, des pannes, de l'indulgence et quelque chose qui déchire les vêtements quand on s'assoit, qui s'embue, qui givre à l'intérieur.
La Renault Rodéo c'est la vie.
La Renault Rodéo c'est du brutalisme, du vrai.

Extrait du catalogue Renault 1976 :





1 commentaire:

  1. daniel leclercq urbaniste opqu25 décembre 2016 à 18:31

    La vue sur Google Earth de ce gymnase, par apport à la carte postale fait frémir... Badigeonné en blanc et les vides de soubassements bien remplis ... je cherche l'architecte du gymnase initial

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