mardi 22 juillet 2025

Le Corbusier avec deux étoiles

 Il n'existerait donc aucun recoin, aucun espace qui ne furent pas photographiés à la Cité Radieuse ! Et cette carte postale (qui est bien rare) peut vous en montrer l'un de ses atouts : le restaurant situé dans la rue intérieure...En trente ans de collection, c'est la première fois que je la vois mais, ce qui m'étonne, c'est justement mon étonnement au vu du très grand nombre de surprises de ce genre que nous aura réservé la Cité Radieuse.


Le restaurant, au dos de la carte, est affublé de deux étoiles. Bien...mais pas plus...en 1965...Mais que c'est beau non ? Même si nous ne savions pas que nous sommes à la Cité Radieuse, avouez que c'est bien beau cet espace, son mobilier, les volumes ! Reconnaissez-vous au fond notre barman ? La carte postale fut expédiée le 8 février 1965 vers l'Italie d'où elle revient vers moi...Quelle voyage !

Il s'agit là encore d'une édition Ryner que nous connaissons bien.  Où sont vos archives ? Je ne sais pas trop quoi ajouter de plus pour une telle vue. Il faut dire que nous avons bien ratissé la Cité Radieuse, de son local à poubelles à sa terrasse en passant par la cuisine ou la chambre des enfants. Nous avons déjà expliqué ce désir de représentation, le tourisme architectural à laquelle fut associée cette Cité Radieuse. Nous nous sommes déjà régalés des chaises de René-Jean Caillette. On imagine que cette photographie fut prise dans la même séquence que celle du bar. On imagine aussi ce moment, la présence du photographe choisissant avec les propriétaires le point de vue vidé des clients. On s'imagine mangeant sur le balcon intérieur, projetant la vue sur l'extérieur par le haut de la baie vitrée.

Et si nous arrêtions de discuter ? Si nous allions au bar commander un cocktail puis, tranquillement que nous rejoignons notre table pour déjeuner simplement d'une rouget grillé après avoir visité la Cité Radieuse, le MUCEM ou les Pouillon sur le Vieux Ports ?

Allez ! On y va.

Pour refaire (un peu) la visite...bonne lecture...
http://archipostalecarte.blogspot.fr/2014/04/le-carnet-et-le-corbusier.html 
http://archipostalecarte.blogspot.fr/2013/08/le-corbusier-en-miniature.html
http://archipostalecarte.blogspot.fr/2014/10/meubles-immeuble-le-corbusier.html
http://archipostcard.blogspot.fr/2010/02/le-corbusier-habitable.html
http://archipostalecarte.blogspot.fr/2014/04/le-carnet-et-le-corbusier.html
http://archipostcard.blogspot.fr/2010/04/une-folie-marseillaise.html
http://archipostcard.blogspot.fr/2012/01/la-photographie-accuse-tort.html
http://archipostcard.blogspot.fr/2012/02/corbusier-mets-la-table.html
http://archipostcard.blogspot.fr/2011/03/pieces-deau.html
http://archipostcard.blogspot.fr/2010/09/le-corbusier-dans-ses-meubles.html
http://archipostcard.blogspot.fr/2011/09/le-corbusier-2-dedans-2-dehors.html
http://archipostcard.blogspot.fr/2011/08/un-reflet-tres-moderne.html




dimanche 20 juillet 2025

Pour une réadaptation de Michel Ducaroy


Il y a longtemps maintenant que nous ne nous sommes pas arrêtés devant une carte postale dont l'architecture nous importe bien moins que ce qui l'occupe.
Cette fois, cette grande salle, d'ailleurs assez belle et offrant une belle baie, nous intéresse surtout pour son ensemble mobilier. Même en n'étant pas un spécialiste du Design français d'après-guerre, on peut tout de même être particulièrement touchés par la ligne superbe de ces petits fauteuils (chauffeuses ?) en bois et cannage. Le dessin en est particulièrement réussi et parfaitement accordé à celui des petites tables basses. Je l'avoue bien volontiers, je ne savais pas de qui était le Design de ces merveilles mais en quelques clics se fut si facile à trouver...Michel Ducaroy !
On connait bien sûr ce dernier pour le fameux Togo mais ici on est un peu loin d'un design hédoniste des années 70 ! On dirait bien plus un ensemble mobilier d'un Jeanneret, quelque chose de tropical, retour des colonies. 
C'est un peu frêle, presque maigre mais comment résister à l'envie de s'y laisser glisser ! 
Il y a peu, j'étais devant la boutique du Grand Palais où des quantités d'objets Design se battent pour un bout d'étagère, attendant l'approbation des acheteurs, la reconnaissance de leur originalité. Des titis biscornus, un peu chic et marrants, au dessin souvent épuré pour faire sérieux et moderne, pour que immédiatement, dans l'originalité d'une ligne on soit rassurés sur l'origine d'un designer.



Ce qui m'étonne c'est ce positionnement du Design d'aujourd'hui, ayant quitté les formes utiles pour être affublé d'un rôle social, celui de ceux qui pourront se reconnaitre dans un moment culturel et s'offrir des objets qui leur diront leur mérite...Car alors, le prix et l'achat de ces machins créent l'exclusivité d'un Design devenu, de fait, un statut social. Pourquoi ai-je l'impression (à tort ?) que le Design est maintenant fourvoyé ? Quand on regarde une telle carte postale d'un lieu accessible, celui d'un centre de réadaption, rempli de fauteuils d'une très grande qualité on peut s'interroger en effet sur cette époque où le Design rencontrait tous les publics. 
Le design était simplement alors l'expression de son temps.
Jean Prouvé est souvent ici évoqué en ce sens. Comment ne pas dire qu'il est mort une deuxième fois quand ses droits d'auteur furent cédés à VITRA ? 
Ce fauteuil de Michel Ducaroy on sent qu'il en a réfléchi  l'économie de la matière, qu'il a réfléchi le montage simple pour en faire un objet abordable tout en étant élégant avec ce désir de faire accessible même dans le choix d'une ligne claire, tout cela semble fourvoyé, tordu, irrémédiablement perdu dans la recette commercial d'un design qui exclut de fait maintenant ceux pour qui il fut créé : tout le monde, les gens, vous et moi, les autres.
Les messieurs qui usent sur cette carte postale les assises des fauteuils de Michel Ducaroy ne font pas acte là d'un geste culturel qui les définissent. Ils utilisent. Ils usent. Ils s'assoient.
Pas ici de démonstration d'une classe sociale, d'une reconnaissance bourgeoise de ceux qui reconnaissent entre eux un designer...
À quel moment dans l'histoire du Design ce pli a été pris et crédité par la profession faisant des nouveaux designer des héros de l'exclusivité des formes ?



Et si il fallait rapidement redonner au Design sa fonction, je dis bien : fonction ?
Lâchons les droits d'auteur, faisons partout des éditions bon marché (comme à leur origine) de ses créations et de toutes celles qui sont aujourd'hui récupérées. Achetons notre chaise de Jean Prouvé chez But le samedi en faisant nos courses, achetons notre fauteuil de Ducaroy chez Conforama, c'est à dire à l'endroit-même de leur éthique. Accessible, beau, facile à vivre et donc utile et intelligent. 
En attendant, précipitez-vous au centre de réadaptation fonctionnelle des massues. Peut-être que, dans la cave, démontés, les fauteuils de Michel Ducaroy attendent un peu de lumière d'un brocanteur, c'est une affaire conclue.

Oui, réadaptons le Design.

Comme le dit Théodora :

"Ouh, ouh, ouh, ouh-ah(Fashion designa)Ouh, ouh, ouh, ouh-ah(J'achète plus, j'designe)Ouh, ouh, ouh, ouh-ah(Fashion designa)Ouh, ouh, ouh, ouh-ah(J'achète plus, j'designe)..."








samedi 19 juillet 2025

Ivan Seifert, la permanence d'un point d'appui

 Ce qu'il y a de bien avec notre époque c'est que le réseau nous fait parfois des signes, qu'il est un peu coquin, qu'il nous fait travailler la mémoire des images.
En effet, alors que je me promène sur Linked In pour voir si par hasard on me proposerait pas un poste mieux payé ailleurs (le ailleurs voulant signifier ici un désir) je tombe sur cette image :



Mon sang ne fait qu'un tour et je me dis que je reconnais cette image, ce lieu. Mais...
Dans mon Fonds et son classement...je fais choux blanc. Il me faut faire le tour des boites en attente de classement pour retrouver ça :



La voilà la coquine !
Et je comprends pourquoi elle n'était pas rangée dans les classeurs d'architectes, tout simplement parce que cette carte postale Yvon ne nomme pas l'architecte : Ivan Seifert !
Il me faut donc remercier immédiatement Stéphane Asseline d'avoir ainsi posté cette photographie qui est de Laurent Kruszik. Bien entendu, ce qui vous surprendra tout comme moi c'est l'exactitude avec laquelle ce dernier reprend le point de vue de la carte postale ! Comme si la mémoire des lieux réclamait le même cadrage. Il est assez fréquent que sur ce blog nous nous amusions du fait que, parfois, les architectures semblent nous dire de quel point de vue elles veulent être prises comme si les architectes avaient rêvé déjà à la photogénie de leur construction. Ce qui, aujourd'hui, ne fait aucun doute. Ici, c'est carrément direct. Comme je ne sais pas si Laurent Kruszik a travaillé avec des documents, il m'est difficile d'affirmer que, peut-être a-t-il travailler en toute conscience de ce rapprochement ou si ce détail d'architecture de Ivan Seifert est tellement important qu'il est impossible de ne pas le cadrer ainsi. Ce moment du lieu en serait son ça, son punctum, son moment de grâce. Il faut bien dire qu'il doit être difficile de résister à faire image d'un tel morceau, de cette colonne qui reprend le poids d'un plafond caissonné avec l'escalier qui vient se lover autour dans la radicalité du dessin et la puissance de la descente des charges ainsi spectacularisée. Tout cela concorde à une évidence : il faut faire une image si on veut raconter la belle architecture de Ivan Seifert.
Mais je m'aperçois que je ne vous ai toujours pas dit où nous étions ! Si on en croit la carte postale nous serions dans le Centre de Formation des Banques Populaires mais si on en croit Monsieur Asseline nous serions donc maintenant dans la Chambre des Métiers et de l'Artisanat du Val d'Oise. Ce changement d'attribution est aussi une des causes de ma difficulté à retrouver la carte postale qui ne nomme pas...la ville de Cergy !
Qui connait Ivan Seifert ? Pas moi jusqu'à ce jour ! Encore donc une belle découverte qui montre que l'éducation à l'Histoire de l'Architecture doit aussi passer par ce type de recherche. Car, il aurait été dommage de ne pas profiter de ces images qui se rencontrent pour (re)découvrir Ivan Seifert. Remercions donc la publication de Stéphane Asseline et la photographie de Laurent Kruszik et leur travail d'inventaire de nous donner ainsi l'occasion de parler un peu de cet architecte qui a produit trois bâtiments à Cergy.

Il est tout à fait possible qu'un jour prochain nous retrouvions d'autres cartes postales des constructions de Ivan Seifert. Pour l'instant...
En attendant, vous pouvez aller ou pour voir ce travail. Sachez enfin que j'apprends grâce à un post de Marc Seifert le fils de Ivan que ce bâtiment a obtenu le Label Architecture Contemporaine Remarquable. C'est déjà ça...Vive le réseau !
Sur ce post, quelques images nous montrent le bâtiment depuis l'extérieur. C'est magnifique en effet !

Avec la Google Car on ne peut pas si bien que ça apprécier le morceau de bravoure de briques et de béton, écriture qui peut nous évoquer un peu Louis Miquel.










vendredi 18 juillet 2025

Ricardo Porro enfin !

 Je suis tellement heureux d'avoir l'occasion de vous parler d'un architecte assez rare et peu connu du grand public et qui, pourtant, a construit une oeuvre réellement fascinante, étrange, baroque.
Cet architecte c'est Ricardo Porro.
J'ai de la chance car dans ma région proche, à Canteleu exactement, Ricardo Porro et Renaud de la Noue (ne pas oublier son alter ego) ont bâti un lycée hôtelier incroyable. Mais ce n'est pas ce bâtiment que je trouve miraculeusement édité en carte postale mais le collège Elsa Triolet à Saint-Denis et cela avec en plus une photographie superbe de André Lejarre qui, si vous êtes un amateur de photographie d'architecture devrait sans doute vous en rappeler une autre, celle de Martine Franck pour la bibliothèque de Clamart :



Cette carte postale-ci est une édition du Conseil Général de la Saine Saint-Denis, il ne fait donc aucun doute qu'elle fut diffusée à des fins de promotion de la politique scolaire du département. C'est donc une carte postale de communication introuvable sur les tourniquets des bars-tabacs. D'ailleurs ? Comment était-elle donc diffusée ? 

Étrangement André Lejarre ne se souvient pas bien de cette photographie ni de son moment. Une petite interview au téléphone me permet donc de l'entendre me dire que ce n'est même pas pour lui l'une de ses photographies préférées. Et bien moi je pense que je suis bien heureux de la voir et de vous la montrer. Cette carte postale me permet aussi d'évoquer le travail photographique de Monsieur Lejarre. En tout cas, il s'agit bien d'une carte postale institutionnelle. Le photographe m'indique qu'il doit y en avoir d'autres car un reportage entier avait été réalisé. Que j'aimerai trouver cet ensemble !

Cette contre-plongée en dit long en tout cas du regard du photographe. Il s'agit bien entendu de faire sentir la surprise des espaces et des circulations, les deux petites têtes d'adolescents semblant surgir des formes complexes comme des petits diables d'une boite. Ils donnent l'échelle et permettent de comprendre une certaine complicité du regard des adolescents avec le photographe. Difficile de savoir si les gamins ont été sollicités ou si le hasard de leur apparition nimbée de blancheur a produit le déclenchement chez le photographe. On peut affirmer que, même si cette photographie rentre donc dans un plan institutionnel (une mission photographique) il semble bien que les deux architectes, Ricardo Porro et Renaud de la Noue, ne soient pas intervenus sur les choix et manières de faire image avec leur architecture. En tout cas, André Lejarre ne s'en souvient pas, pas plus de comment il fut ainsi commandité.

Nous sommes donc au collège Elsa Triolet à Saint-Denis, la carte (un peu plus courte qu'une carte normale) fut expédiée en 1994. Que sont donc devenus ces deux adolescents ? Se souviennent-ils d'avoir ainsi été immortalisés dans une carte postale ? Ont-ils profité de l'aubaine pour en envoyer à tout le monde ?

J'aime l'extravagance de Ricardo Porro presque trop décidé à faire spectacle, à faire étrange. On pourrait bien là y voir un symptôme de la nécessité d'un architecte a posséder un style. On dira pour faire chic : une écriture. Mais ce trouble hyper sensuel des courbes et des volumes comme surjoué ne doit pas faire oublier que Ricardo Porro a d'abord fait de l'architecture, jouant des fonctions, des rôles des espaces pour inventer un moment, une promenade, une expérience spatiale. Rien à voir ici avec le baroquisme débridé de papier froissé d'un Gehry dont le défi structurel d'ingénieurie apparait comme le ressort passionnel du génie démiurgique.  Autrement dit : 

-Ingénieur ! Je veux. Tu dois pouvoir. Tu vas devoir. Tu vas faire

Dans ma bibliothèque sont rangés quelques volumes de la très belle collection d'ouvrages sur l'architecture publiés sous le titre : Architecture et Cie, État et Lieux, par Hubert Tonka et Jeanne-Marie Sens aux éditions du Demi-Cercle.

Il faudra un jour revenir sur cette très belle collection d'ouvrages sur l'architecture contemporaine d'alors, la fin des années 80 et le début des années 90. Une magnifique promesse éditoriale. Il se trouve qu'un volume de cette collection est consacré à ce collège Elsa Triolet. C'est avant tout un superbe livre d'images et de photographies de Anne Favret et Patrick Manez. Malheureusement, on est peu aidés par les textes, par quelque déclaration que ce soit...On notera aussi que, à la différence de André Lejarre, les photographies sont totalement vides de vie, aucune ne montre le collège Elsa Triolet en action, au travail. Le choix d'une bichromie très contrastée renforce surtout l'expressionnisme du dessin des architectes peut-être un peu au détriment de la vie et des surprises des successions d'espaces. L'usage passe un peu en arrière plan des images. Mais quelle belle édition ! Que c'est beau ce travail ! Là encore on regrette que les photographes ne nous donnent pas l'occasion par un texte de comprendre leurs objectifs dans le lieux, leur désir d'images et comment ils ont travaillé avec les architectes. On ne peut que se reporter à l'implacable beauté des formes. Certainement aussi que, déjà au début des années 90, il pouvait être difficile de faire des photographies animées par les adolescents sans autorisation. Qui sait...

Reste que cet album est magnifique (comme tous les autres) et que c'est une chance d'avoir ainsi cette collection de constructions dont les mythiques H.L.M de Bernard Saillol à Montignac. Qui (un étudiant en archi ?) pour nous raconter cette aventure éditoriale ?

Enfin, je dirai que l'un de mes bâtiments préférés de Messieurs de la Noue et Porro c'est sans doute la caserne des C.R.S de Velizy. Un monstre expressif ! Une mante-religieuse ! Absolument génial !
















mercredi 9 juillet 2025

le socialisme et l'écologie rouennais détruisent des Monuments Historiques

 Le Socialisme et ses complices les écologistes sont, de fait, maintenant, des destructeurs assumés de Monuments Historiques.

Mayer-Rossignol et El Khili ont donc laissé les pelleteuses détruire du Patrimoine. Vous me direz, en Seine Maritime et dans l'ancienne baronnie de Fabius ça devient une habitude de détruire le Patrimoine en faisant toujours semblant de le faire pour ce que eux appellent "la bonne cause".

L'esprit village...Patri-washing.

Détruire les Verre et Acier de Marcel Lods, qui étaient donc classés donc Monuments Historiques, c'est donc fouler du pied les institutions qui ont fait ce classement, c'est afficher un mépris honteux pour cette histoire, pour le fonctionnement des institutions patrimoniales et pour leur neutralité. On s'étonne d'ailleurs aussi du silence assourdissant de leur part... Leur part c'est la peur ? Peur de dire quelque chose ?

De l'Aitre Saint Maclou devenu un centre commercial à ciel ouvert pour bobos achetant une poterie en passant par l'église Sainte Bernadette de Grand Quevilly (dont les oeuvres de Szekely furent sauvées sous les pelleteuses) en passant par la "transformation " du Palais des Consuls ou le foyer des travailleurs, on assiste donc de la part du Socialisme rouennais et normand et ses complices écolos à une véritable politique organisée en destructeur bienveillant du Patrimoine.

Aucun désir d'étudier l'héritage, de questionner sa réhabilitation*, de fonder un travail de recherches et de solution, on commence d'abord par user l'héritage en le nommant "verrue" puis vient le discours lénifiant habituel de la gauche bourgeoise qui fait semblant d'agir pour les "petites gens" alors qu'elle veut gentrifier à tour de bras avec les complices des merveilleux architectes de la...COGEDIM....pauvre gauche...pauvre gauche....qui imite finalement la droite macronienne du Havre...Même Patri-Washing à l'oeuvre. Même esprit petit bourgeois.



Allez voir leur projet c'est à mourir de rire tant du point de vue architectural que urbanistique, un ramassis de merdes à balcon sur fond d'aquarelle pixelisée. Le rêve du monde Mayer-Rossignol enfin dévoilé. D'une tristesse affligeante, petites ambitions du care pour  politique urbaine soignée par des parterres de fleurs et de toits végétalisés.... On attend déjà avec soulagement les premiers tags.

Le "blossom Park" est à mourir...de rire. Allez voir les images de ce rêve de la bourgeoisie moyenne. Mais qui a enseigné à ces architectes de tels rêves ?

Les écolos eux sont contents Il y aura des arbres...et on inaugurera l'ensemble avec la veste d'un tailleur vert pomme pour être certaine que le bon peuple reconnaitra les siens à moins que ce soit une veste de camouflage pour disparaitre dans les buissons en cas de contestation populaire contre la gentrification opérée donc sur le dos du Patrimoine. L'amour est dans le près, Madame.

Alors que dire ? Alors que faire de cette politique qui a même l'ambition de devenir nationale puisque l'autre veut devenir Président de la République. On imagine la politique culturelle et urbaine qui ira avec.

Arrêtons de voter pour ces pseudo-politiques qui ne font que communiquer, que du spectacle, que de la gentrification sous les conseils de sociétés immobilières qui n'ont rien de populaire ou de gauche. Rien.

Pauvres jeunes architectes obligés de travailler pour de telles sociétés...On les plaint finalement. Leur petit espoir estudiantin de faire de belles choses réduit dans la tambouille du réel et de la nécessité de manger. Pauvreté des ambitions, ravage des désirs éteints et devenus complices de la laideur du Monde.

Monsieur Mayer-Rossignol, Thomas Joly aurait pu participer à cette grande fête de l'éradication de ce Patrimoine. Non ?  avec un feu d'artifices de la gentrification !

Walid Riplet
(quand on veux piquer son chien, on dit qu'il a la rage)


Quelques liens qui libèrent :

https://www.francebleu.fr/infos/societe/demolition-des-immeubles-verre-et-acier-de-rouen-d-ici-septembre-ces-verrues-ne-seront-plus-qu-un-lointain-souvenir-5920802

On notera "l'impartialité" du journaliste....

https://archipostalecarte.blogspot.com/2014/12/grand-quevilly-la-honte.html

https://archipostalecarte.blogspot.com/2014/10/le-diocese-marc-massion-et-bernadette.html

https://archipostalecarte.blogspot.com/2021/11/palais-des-consuls-pour-les-bourgeois.html

https://archipostalecarte.blogspot.com/2025/04/la-main-de-fatima-risque-detre-bien.html

https://archipostalecarte.blogspot.com/2020/08/aitre-ou-ne-plus-etre-scandaleuse.html

https://archipostalecarte.blogspot.com/2024/10/laffaire-du-foyer-moise-lenfer-pavee-de.html

* on notera que deux îlots ont été parfaitement requalifier et que c'était donc...possible...autre temps, autre politique culturelle et urbaine...2009

https://www.amc-archi.com/article/experimental-et-durable.29213


samedi 5 juillet 2025

Système béton archéologie

 Vous en conviendrez : on va rarement aussi loin en arrière sur ce blog. Il est clair que ce dernier est plus attaché à l'Architecture des Trente Glorieuses qu'à l'histoire naissante d'un matériau et de ses usages, le béton (ciment) armé. Pourtant, comme il se doit pour presque tout en ce début de siècle dernier, la carte postale a bel et bien balayé et enregistré les inventions, les apparitions de ce nouvel art de bâtir, mettant en avant son originalité et ses capacités constructives vues, justement, comme modernes.

En voilà un exemple avec deux cartes postales. Ces deux cartes postales sont bien des cartes postales de promotion d'entreprises et d'entrepreneurs, elles sont donc publicitaires comme on dirait aujourd'hui et montrent d'emblée que la carte postale est perçue comme un mode de diffusion des inventions particulièrement bien adapté au message à porter.
Il suffit en quelque sorte d'une image, d'une petite explication qui en traduit l'originalité et la raison d'être pour faire un objet éditorial est tout à fait convaincante ! La preuve ? C'est que cela reste encore informatif cent ans après !
Ici, deux exemplaires mais il est tout à fait probable que l'entrepreneur et l'inventeur ont du en faire plusieurs autres. Comment étaient-elles diffusées ?

Alors ? Régalons-nous de la manière dont ce béton armé et ses applications furent mis en oeuvre dans des objets architecturaux particulièrement intéressants car encore entre deux mondes. L'écriture architecturale ici est moins mise en avant, voir même tente de faire oublier le matériaux au profit d'une image assez banale de maisons qui pourraient, sans les explications de leur origine technique, presque passer inaperçues. Est-ce pour ça qu'il est mentionné que ce béton armé est artistique ? Je me demande d'ailleurs comment aujourd'hui ces originalités techniques ont passé le siècle. Est-ce que, sur place, les deux constructions existent encore ? Sont-elles signalées comme primitives à leur Art, comme pionnières ? Ont-elles glissées dans l'oubli justement à cause de leur écriture par trop banalisée de petits pavillons de banlieue ?

Non ! Au contraire ! On trouve facilement des infos et même une très belle promenade à faire pour aller à leur rencontre. Ouf ! Pour ma part, j'ai fait la visite depuis ma Google Car...Et c'est aussi très amusant de chercher ainsi dans les rues de Migennes-Laroche et de retrouver exactement les maisons que nous avons en cartes postales. J'ai mis une heure pour ma promenade. On est surpris par le fait que l'on reconnait rapidement sur ces façades l'écriture du Système Bérard faite de plaques et de raidisseurs verticaux et horizontaux. Les angles droits sont arrondis. On remarque aussi que Bérard aimait les grandes ouvertures verticales, il aurait plu à Auguste Perret ! On reste circonspects sur l'avenir de ces constructions, certaines sont déjà abimées par l'isolation extérieure. Va-t-on vers une protection globale de ces maisons qui sont d'un intérêt patrimonial de premier ordre ? Les propriétaires et habitants sont-ils suffisamment informés de l'importance de leur bien ?











Donc si vous aimez l'archéologie du béton armé il vous faut prendre votre auto et faire le pèlerinage vers Migennes-Laroche dans l'Yonne. Vous savez dans l'Yonne il y a aussi le centre commercial de Claude Parent. L'Yonne ? The place to be pour les Aficionados du béton armé ?
On pourra aussi s'amuser à admirer la collection incroyable de clôtures en béton des années 20 à 30 que l'on voit autour des jardins dans cette ville ! Un véritable musée à ciel ouvert !

Je me pose la question de l'héritage de ce Système Bérard dans l'histoire de l'Architecture. Ce goût pour des plaques de ciment glissées dans des armatures et fixées par des clefs et un coulage léger fait penser à Marcel Lods par exemple. Comment ce Système Bérard fut diffusé ailleurs que par les cartes postales ?

Au nombre assez impressionnant de constructions à Migennes-Laroche, on peut dire que Mr Vertu et le Système Gérard ont bien réussi ! Est-ce que ce Mr Vertu avait avec l'inventeur du Système Bérard des relations particulières ? Et pourquoi c'est ainsi à Migennes-Laroche (et pas ailleurs?) que ce Système Bérard a trouvé son expression ? Existe-il des constructions avec ce même Système Bérard dans d'autres lieux ? Et, au-delà de la construction de maisons et villas, ce Système Bérard a-t-il permis l'édification d'autres types d'architecture ?
Oui ! Notamment une église à Rungis !

Il nous faudrait un jeune étudiant ou une jeune étudiante en Histoire de l'Architecture pour fouiller cette question. Quelle médiation est faite sur place pour signaler et protéger ces constructions ?

On espère donc que ce Patrimoine trouvera l'occasion d'études et d'une protection sous la responsabilité des autorités municipales, régionales et nationales en charge de sa protection...On croise les doigts !
Vous pouvez vous rendre là :
On m'indique que Migennes-Laroche se dit aussi parfois Laroche-Migennes...











On vous glisse une pépite moderne, c'est cadeau :