samedi 19 juillet 2025

Ivan Seifert, la permanence d'un point d'appui

 Ce qu'il y a de bien avec notre époque c'est que le réseau nous fait parfois des signes, qu'il est un peu coquin, qu'il nous fait travailler la mémoire des images.
En effet, alors que je me promène sur Linked In pour voir si par hasard on me proposerait pas un poste mieux payé ailleurs (le ailleurs voulant signifier ici un désir) je tombe sur cette image :



Mon sang ne fait qu'un tour et je me dis que je reconnais cette image, ce lieu. Mais...
Dans mon Fonds et son classement...je fais choux blanc. Il me faut faire le tour des boites en attente de classement pour retrouver ça :



La voilà la coquine !
Et je comprends pourquoi elle n'était pas rangée dans les classeurs d'architectes, tout simplement parce que cette carte postale Yvon ne nomme pas l'architecte : Ivan Seifert !
Il me faut donc remercier immédiatement Stéphane Asseline d'avoir ainsi posté sa photographie. Bien entendu, ce qui vous surprendra tout comme moi c'est l'exactitude avec laquelle ce dernier reprend le point de vue de la carte postale ! Comme si la mémoire des lieux réclamait le même cadrage. Il est assez fréquent que sur ce blog nous nous amusions du fait que, parfois, les architectures semblent nous dire de quel point de vue elles veulent être prises comme si les architectes avaient rêvé déjà à la photogénie de leur construction. Ce qui, aujourd'hui, ne fait aucun doute. Ici, c'est carrément direct. Comme je ne sais pas si Stéphane Asseline a travaillé avec des documents, il m'est difficile d'affirmer que, peut-être a-t-il travailler en toute conscience de ce rapprochement ou si ce détail d'architecture de Ivan Seifert est tellement important qu'il est impossible de ne pas le cadrer ainsi. Ce moment du lieu en serait son ça, son punctum, son moment de grâce. Il faut bien dire qu'il doit être difficile de résister à faire image d'un tel morceau, de cette colonne qui reprend le poids d'un plafond caissonné avec l'escalier qui vient se lover autour dans la radicalité du dessin et la puissance de la descente des charges ainsi spectacularisée. Tout cela concorde à une évidence : il faut faire une image si on veut raconter la belle architecture de Ivan Seifert.
Mais je m'aperçois que je ne vous ai toujours pas dit où nous étions ! Si on en croit la carte postale nous serions dans le Centre de Formation des Banques Populaires mais si on en croit Monsieur Asseline nous serions donc maintenant dans la Chambre des Métiers et de l'Artisanat du Val d'Oise. Ce changement d'attribution est aussi une des causes de ma difficulté à retrouver la carte postale qui ne nomme pas...la ville de Cergy !
Qui connait Ivan Seifert ? Pas moi jusqu'à ce jour ! Encore donc une belle découverte qui montre que l'éducation à l'Histoire de l'Architecture doit aussi passer par ce type de recherche. Car, il aurait été dommage de ne pas profiter de ces images qui se rencontrent pour (re)découvrir Ivan Seifert. Remercions donc la publication de Stéphane Asseline et son travail d'inventaire de nous donner ainsi l'occasion de parler un peu de cet architecte qui a produit trois bâtiments à Cergy.

Il est tout à fait possible qu'un jour prochain nous retrouvions d'autres cartes postales des constructions de Ivan Seifert. Pour l'instant...
En attendant, vous pouvez aller ou pour voir ce travail. Sachez enfin que j'apprends grâce à un post de Marc Seifert le fils de Ivan que ce bâtiment a obtenu le Label Architecture Contemporaine Remarquable. C'est déjà ça...Vive le réseau !
Sur ce post, quelques images nous montrent le bâtiment depuis l'extérieur. C'est magnifique en effet !

Avec la Google Car on ne peut pas si bien que ça apprécier le morceau de bravoure de briques et de béton, écriture qui peut nous évoquer un peu Louis Miquel.










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