mardi 14 décembre 2021

Ça soulève le cœur.

 Depuis longtemps maintenant, nous chantons ici les joies et les beautés de la ville nouvelle de Bagnols-sur-Cèze, magnifique exemple de ce que l'urbanisme et l'architecture moderne ont réussi de mieux dans un petit ensemble greffé à une ville ancienne.
Et, chaque fois que l'occasion m'en sera donnée, je vous montrerai ainsi la qualité de cette écriture.
Cette fois c'est par un beau détail, bien de près, que nous allons regarder grâce à une carte postale des Éditions du Sud Est expédiée en 1965 :



Bien entendu ce qui frappe en premier lieu c'est l'incroyable qualité de la grille. Quel dessin de façade ! Quel chant de l'angle droit ! Quelle belle gestion des pleins et des vides jouant à la fois de la répétition rythmée et des décrochements ! Regardez comment le dessin du rez-de-chaussée joue avec les étages réguliers. Il ne faut sans doute pas trop s'attarder sur le choix des couleurs des pochoirs pour cette carte postale évidemment en noir et blanc puis coloriée ensuite. Certes, cela produit aussi le charme de l'image mais la réalité des tons devait être tout autre. 
La vedette de cette carte postale c'est bien le Monoprix ! Pas de doute sur le fait que le photographe soit venu cadrer ainsi le petit supermarché pour chanter la modernité du lieu et son côté pratique. Ce Monoprix donnera à cette ville nouvelle un atout précieux sur la manière dont on vit là alliant architecture, urbanisme et style de vie. 
La carte postale ne nomme pas les architectes et comme à l'habitude le correspondant ne dit rien ni de l'architecture ni de la manière dont il y vit. L'image se doit à cette information. Mais si on s'amuse à regarder où l'adresse nous emmène, on se retrouve à Marseille devant une boulangerie qui devait être encore en 1965 une boulangerie nommée "Au Petit Paris". Il ne fait aucun doute alors qu'il s'agit de montrer de commerce à commerce comment une ville nouvelle a agencé sa vie commerçante. 
Faut-il se rendre là-bas aujourd'hui pour se réjouir de la visite de l'une des plus belles expériences d'urbanisme et d'architecture du Vingtième Siècle ? Oui, si et seulement si on veut constater comment on a su détruire, abîmer, mutiler, sacrifier cette expérience pourtant essentielle dans l'Histoire de l'Architecture.
Ça soulève le cœur. Honte.
Je vous conseille vivement de lire l'article du Moniteur :

Et comme nous évoquons l'œuvre de Monsieur Candilis, n'oublions pas le combat pour sauver le Kyklos à Port-Leucate !

Pour revoir et relire quelques articles anciens sur Bagnole-sur-Cèze et ses architectes, Candilis, Josic, Wood :

Etc... Bon courage...


1 commentaire:

  1. BAGNOLS SUR CEZE avec les urbanistes CHARLES DELFANTE et RAYMOND COQUEREL... On a tendance à les oublier et à la clé un grand prix d'urbanisme avec l'équipe d'architectes

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