lundi 11 mai 2020

Quand je serai riche

Oh non, vous n'aurez rien de très spectaculaire aujourd'hui. Rien que de très banal somme toute mais Royan tout de même.
D'abord un hôtel dont je vous ai déjà parlé mais qui grâce à cette carte postale prouve bien que les transformations des architectures (défiguration s'il vous plaît) avaient lieu assez tôt dans leur histoire.
Le Grand Hôtel Océanic ici photographié en couleur n'y échappe pas et cela nous permet donc de lire ces transformations dont la plus importante est bien l'ajout d'un étage qui vient combler le très beau dessin de son pignon devenu de fait d'une banalité affligeante. On note aussi que la véranda en aluminium est venue également vandaliser la façade que seule l'immense visière de l'entrée venait très justement dynamiser à l'origine. Le jeu formel est ainsi rompu. On est passé d'une clarté franche à une lourdeur effarante d'un parallélépipède sans âme oubliant les redans, les ombres, les rythmes, tout cela au profit de quelques mètres-carrés de chambres.


Qui doit-on remercier si tôt de si peu de considération, certes, non pas pour un chef-d'œuvre mais pour un bel objet bien dessiné et bien typé ?
On notera que la carte postale de Monsieur Châtagneau (écrivez-moi) nous permet de voir que c'est le fameux jaune de Royan qui jouait sur la façade.
Au loin, on devine Ombre Blanche. Ma maison de quand je serai riche*.

Mais si on vient à Royan, c'est pour sa plage et ses belles cabines à la toile rayée. Cette carte postale m'amuse car elle met en contraste le parfait (encore à cette époque...) alignement moderniste du Front de Mer et celui de ces cabines ici en grand nombre.
Ce portique d'où saute un enfant par son mot et par sa structure raconte aussi quelque chose de cette architecture. On aime aussi comment les trois secteurs sont bien dessinés : le plat de la plage, l'éphémère fragile des toiles des cabines et le dessin franc de l'architecture. Une lecture parfaite et bien ordonnée des fonctions du balnéaire en quelque sorte. La carte postale est une édition de la vaillante Maison Berjaud dont il faudra trouver les archives. Pour info, nous sommes en 1960.

* il faudrait que des amateurs d'art m'achètent des œuvres d'art, plein et très cher.

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