dimanche 29 juillet 2018

Vive Vivès !

Je n'arrête pas d'être surpris et d'apprendre.
Alors que l'Histoire de l'Architecture nous remplit d'icônes rebattues dont (souvent à raison) on connaît tout, du moindre bouton de porte au crépi des murs, elle oublie parfois d'évoquer des petites choses curieuses, inattendues, oubliées qui portent pourtant une charge passionnante. Ce blog essaie de son mieux de donner à ces architectures un tout petit peu de lumières et, une fois encore, c'est l'Architecture Sacrée du Vingtième Siècle qui nous régale. Une fois encore, c'est la carte postale qui autorise la découverte.
Attention les yeux !

Alors ? Je vous avais prévenus...
Je ne sais pas pour vous, chers lecteurs, chères lectrices, mais c'est bien la première fois que j'ai entendu parler de cette architecture.
Il s'agit de l'église Saint-Maurice de Pont-de-Vivaux. L'éditeur-photographe PHOTO YAN nous indique que l'architecte serait A. Vivès, que les vitraux seraient de H. Guérin et que les sculptures seraient de Lech-Wardecki.
C'est bien Auguste Vivès qui est l'architecte de cette chose étrange dont la photographie en noir et blanc accentue la valeur de stupeur. Ce choc provient du dessin incroyable de ce bulbe aveugle surmonté d'une voile en béton, voile pouvant ici s'écrire au féminin comme au masculin !
Cette voile est d'ailleurs tendue par une poutre en diagonale surplombant ledit bulbe. Depuis cette image, le reste de l'église (oui oui, une église) semble d'un traitement plus régulier, s'allongeant, s'étirant plus tranquillement, laissant au chœur toute la dramatisation architecturale, l'événement est là, dans ces courbes audacieuses qui disent le monument.

Cette autre carte postale du même PHOTO YAN nous montre bien la grande régularité du corps du bâtiment venant s'enfoncer dans l'événement final.
Mais difficile de raconter ce qui se passe à l'intérieur... Difficile de dire si cette curiosité sculpturale est aussi originale dans son intérieur. Il nous faut aller ici pour visiter un peu mieux ce qui constitue cette église.
http://www.caue13.fr/realisation/eglise-saint-maurice-de-pont-de-vivaux
Heureusement la vue satellite nous permet de mieux saisir le dessin de son plan et de sa couverture beaucoup plus lyrique que ne le laisse supposer la vue depuis la rue.
L'étonnement est à son comble tant l'intérieur contraste avec son extérieur. Oui, la photographie ne dit pas tout... Mais pourquoi donc, une œuvre aussi originale, aussi marquée par son temps n'a pas connu plus de fortune éditoriale ? Est-ce finalement ses qualités de modestie qui lui ont fait échapper à une trop grande reconnaissance ? Comme quoi le baroque d'un geste empreint d'une justesse programmatique peut laisser l'histoire vous glisser dessus. Vite ! Partons tous vivre la belle architecture d'Auguste Vivès !
Vive Vivès !
La vue actuelle depuis Google nous montre un mur dégueulasse de parpaing venant cacher en partie le beau travail de l'arrière de l'église, mur couvert de graffitis merdeux. On devine aussi que les ouvertures furent occultées sur toute la longueur... Comment on en arrive là ? Si peu d'égards pour une construction aussi originale méritant mieux sans doute que ce dédain.
Est-ce finalement pour la protéger des outrages des petits artistes du Street Art n'y comprenant que goutte à l'Art Sacré ?




























1 commentaire:

  1. Accuser les graffiteurs, c'est un peu léger ... Les murs sont généralement construits dans une logique sécuritaire. Si la ville prenait compte de son patrimoine, si le diocèse préservait aussi ses églises modernes ... c'est pas 3 tags qui dénaturent un bâtiment...

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