vendredi 2 août 2013

La fantaisie est un infini printemps

Petite promenade à Vigneux sous l'architecture de Monsieur Santelli.
Du moins c'est ce que nous donne à croire cette série de cartes postales du quartier "la Croix Blanche". On notera que les éditions Franck nomment "le Grand Ensemble" sa carte postale preuve de la richesse de ce vocable dans les esprits.
Sur certains sites on attribue le quartier à Raymond Lopez, Georges Toury et Henri Santelli. Difficile sans doute de trouver une paternité unique à cet ensemble qui de toute façon pour ce qui est des tours, a disparu.
Ne nous reste de ce paysage étonnant que des cartes postales dans la lumière radieuse qui vient gifler les façades des immeubles comme un écran total. On pourrait chanter le cinétisme de celles-ci, la belle plasticité de l'ensemble, l'abstraction magnifiée mais, à quoi bon... Puisque tout cela est par terre.
Nous verrons que les photographes font leur prise de vue depuis le sol, depuis la rue qui d'ailleurs est vide. L'espace autour des tours semble à peine animé par quelques automobiles. On ne voit personne.
Mais ne tirons pas de conclusion, difficile de dire s'il s'agit d'un lieu désert ou d'une image désertée. Par contre l'espace est bien rendu, cet espace généreux, libéré par la montée en étages et contre l'étalement des logements. On pourra là aussi se poser la question de la gestion de cet espace, ne servant finalement qu'à des pelouses inertes, à quelques arbrisseaux et à des parking. On est loin du rêve moderniste de la Nature au pied du construit, on est plus proche de l'aménagement des conduits, des caniveaux. Le bitume représente sans doute au moins sur les cartes postales la plus grande surface libérée. Et on voit bien comment sur la carte postale Combier, le photographe cadre l'ensemble entre des bouleaux maigrelets formant une arche timide tentant de jouer avec la hauteur des tours et donnant l'illusion d'une ville à la campagne.
Pourtant, sans doute, c'est bien grâce au travail de ces architectes de "La Croix Blanche", au dessin des espaces, à leur libération, que les remodelages sont possibles. Il semble qu'aujourd'hui on préfère un étalement, un saupoudrage, une dispersion de petits éléments. L'histoire jugera si le regret de l'un n'est pas la justification de l'autre.
Ce qui est certain, c'est que les tours de "La Croix Blanche" étaient belles.

éditions Combier, 1969
éditions Combier.

éditions Combier, 1969.


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