dimanche 2 janvier 2022

Entre ciel et asphalte, ces photographies ne sont pas des trophées

C'est bien là, entre ciel et asphalte, qu'a eu lieu. Il y a eu lieu.
Et pour ce faire, pour tout tenir dans l'image, le photographe était debout face aux objets urbains.
Simplement debout. Lui construisait un atlas.
C'est là une déclaration dont il faudra tenir compte pour les années à venir. Les espaces des images sont bien trop souvent interrogés avec suspicion, avec le doute sur la tranquillité, sur l'apaisement produit par les surfaces colorées en un certain ordre assemblées, comme si notre projection sur ces espaces n'avait pas de vérité.
Rien pourtant ne mérite le dédain du safari, le dédain de celui qui sait qu'il n'habitera pas .
Cette photographie n'est pas un trophée. Elle est une urbanité.
Car rien n'est plus réel ou absolu comme disait Serge Daney que ces représentations. Parce qu'elles sont attendues de nous, de nos usages, de nos propres désirs d'un idéal. C'est le soleil qui fait ça, c'est sa lumière égale, étale, identique sur le paysage urbain.
C'est ce que nous désirons pour l'année à venir.
Nous souhaitons que le Patrimoine ne soit pas instrumentalisé. Que les icônes ne bouchent pas la vue sur l'état général de ce Patrimoine.
D'ailleurs même les icônes sont aujourd'hui menacées, instrumentalisées, engluées dans la communication, dans le faux-semblant des intentions politiques de leur gestion.
En 2022, nous restons définitivement pour :
UN ÉTAT D'EXCEPTIONNALITÉ TOTALE ET NON NÉGOCIABLE DU PATRIMOINE MODERNE ET CONTEMPORAIN.




À Neuilly-sur-Marne, dans la Résidence des Bouleaux, le photographe des éditions Raymon a laissé le bleu prendre le dessus. Il se répand partout, déteint de tout son long sur les murs, le sol, le ciel. N'y aurait-il pas trop d'asphalte dans cette images ? Trop de cette matière ?
Et la trame de l'Offset n'empêche pas de lire Mitterrand sur les affiches. La Fiat 500 vient ponctuer de rouge cette froideur du bleu. Et il faut la loupe pour rencontrer quelqu'un. 
Pour le reste l'histoire de l'architecture et de l'urbanisme jugera de cet espace. L'œil au moins y circule. 



À Fosses, ce sont bien les tons chauds qui gagnent l'image des éditions Abeilles-Cartes. On sait que cette carte postale était vendue exclusivement au tabac de la gare par la Maison Perrier. Le concurrent de Raymon, Lyna, fait donc jouer tous les bruns, les orange, les terre de Sienne. Il n'y a que le bleu du ciel pour la rapprocher de celle de Neuilly-sur-Marne. Personne. Un vélo. Un silence. Et une architecture qui ne démérite pas.
Pourquoi Thérèse a choisi cette carte postale pour jouer au concours de Télé-Loisirs ?  Indifférence de l'image pour ce genre de correspondance sans vraiment de correspondant ?
Et la phrase cachée qu'il fallait trouver explique peut-être ce que nous devons faire :
Comprendre c'est vraiment pardonner.
Nous ne savons pas si nous y arriverons face aux imbécilités à l'œuvre.
La résilience n'est pas fille de ce blog.
Ici, on n'oublie.

Tous nos voeux patrimoniaux pour 2022.
Walid Riplet, Jean-Jean Lestrade, David Liaudet


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire