mercredi 29 juillet 2015

Elle aime le plastique, Elle en parle

Alors que le chantier de restauration de la bulle six coques se poursuit à Piacé-le-Radieux, il arrive ici des documents intéressants pour montrer la diffusion de cette architecture et de ses consœurs.
D'abord, puisque c'est tout de même l'objet de ce blog, regardons une nouvelle carte postale du centre de vacances de Gripp. Ils semble finalement que la richesse éditoriale de ce centre soit assez grande puisque nous avons déjà vu quatre cartes postales différentes, celle-ci étant bien la cinquième !




















Un peu en surplomb, alors que la neige fait une timide disparition (oui...) le soleil frappe fort sur les bulles vertes et blanches. J'en compte huit sur ce cliché que nous devons au photographe J. Delaroche. Ce dernier réussit à nous montrer le centre de vacances, le village de Gripp et le paysage. Vu son surplomb on pourrait presque imaginer qu'il prend son cliché depuis le palier d'entrée de l'une des bulles du centre de vacances.
Les bulles six coques blanches semblent en bien meilleur état que les vertes car on devine une teinte un peu déjà passée sur ces dernières comme si le soleil en avait cuit un rien la couleur. On ne voit personne et toutes les baies sont tournées vers la vallée offrant aux vacanciers de belles vues sur la montagne. On pourrait dire que c'est un point de vue plus tourné vers le paysage, servant à situer le village de bulles bien plus qu'à nous les montrer, comme si le photographe voulait offrir l'opportunité aux vacanciers de donner à voir à leurs correspondants une idée du lieu bien plus que de l'architecture. Pourquoi aussi ce choix de la neige ? Une occasion ? Un hasard ? Difficile de le définir.



Je vous donne également le verso car il est attendrissant et il est signé par David avec en plus un petit dessin. J'avoue m'y reconnaître pleinement...
En tout cas, c'est un joli document que cette carte postale nous montrant la réalité de cette expérience de Gripp.
Mais voilà l'autre surprise du jour.



Je reçois ce matin un exemplaire du magazine Elle daté de 1973 dont la couverture colorée dit déjà son époque. On s'amuse de l'accroche sur la couverture comportant un drôle de jeu de mots un rien osé pour évoquer l'article qui nous intéresse : " Bien moulées : les maisons en plastique (sic !)"
On trouve donc un article assez complet sur les maisons en plastique et sur leur avenir et leur conception. L'article porte aussi un drôle de titre : "pour ou contre les maisons faites au moule ?"
Là aussi le jeu de mot est assez particulier jouant sans doute avec l'idée du moule... à pâtisserie...
Le reportage est de Nicole Le Caisne et la décoration est de Jacqueline Chaumont. On y trouve une très belle page sur l'hexacube Georges Candilis, une vraie visite intérieure. On remarque que Anja Blomsted n'est pas oubliée comme co-créatrice de l'hexacube et que la décoratrice de Elle fait un beau travail avec essentiellement des objets de design venant de Prisunic.
On note aussi que l'hexacube n'est pas nommé comme tel mais prend le nom de module. C'est d'ailleurs le seul modèle présenté de la sorte dans le magazine car ensuite c'est par une double page faite de dessins de Éric Boman que nous pouvons voir nos chères micro et mobiles architectures !
Aujourd'hui, l'inventeur de l'hexacube, celui qui la redécouvert c'est Clément Cividino.
Regardez cet article :







On reconnait là les hexacubes mais aussi les paravents vus ici et qui sont bien l'œuvre de Georges Candilis et Anja Blomsted.

































Comment ne pas jubiler de voir notre bulle six coques ainsi voisine du Tetrodon, de l'Algeco 2002, d'une maisonnette de Pascal Haüsermann ou d'une autre de Paul Maymont....
Je vous les donne à voir chacune avec leur description qui semble parfois imprécise. On s'interrogera sur le choix éditorial de ne pas montrer les maisons en photographie mais en dessin bien moins précis et clair pour exprimer les échelles et les détails. On remarque par exemple comment le dessinateur ferme les baies de toutes ses maisons pourtant transparentes par un aplat noir certes très graphique et beau mais peu éclairant si j'ose dire. C'est certainement qu'il était difficile de faire un reportage photographique de cet ensemble de maisons en plastiques, celles-ci étant dispersées sur le territoire. On suppose que le dessinateur a travaillé d'après des documents, égalisant ainsi leurs disparités. Reste une très belle et joyeuse double page qui nous réjouit pleinement et qui dit aussi les doutes et les envies de ce type de construction, la question, par exemple, du vieillissement et de la sécurité étant abordée dans le texte avant même celui de la mobilité ou du sens architectural de ces modèles. On notera que l'article ose même affirmer "qu'aucun outil de levage n'est nécessaire..." Il faut croire que la journaliste n'a pas eu à porter par exemple les coques de la bulle !
Je cherche en vain dans ce numéro une publicité pour l'une ou l'autre de ces réalisations. À croire que l'article dans une revue comme Elle suffisait à faire la publicité nécessaire. Cela m'étonne tout de même qu'aucune des sociétés n'ait profité de cet article pour enfoncer le clou avec une belle page publicitaire...
Il faut dire que la diffusion n'était pas vraiment encore assurée pour certaines d'entre elles à part la bulle six coques, le Tetrodon et l'Ageco 2002 . Nous sommes déjà en 1973 et bientôt l'histoire mettra fin à l'épopée des maisons en plastique...




















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