mardi 12 novembre 2024

Mon Japon est comme ça

 Donc... j'ai acheté aussi un petit lot de cartes postales du Japon. Je me suis laissé dériver dans mes achats passant un peu outre la définition de ma collection pour me laisser happer par des images réjouissantes, m'offrant en quelque sorte l'idéal de ma vision d'un certain Japon, mega-urbain presque dystopique ou très cinématographique.
Un Japon de rêve.
Les plus fidèles de mes amis ont déjà une idée de l'autre Japon que j'aime :

Alors pourquoi ne pas passer un petit moment dans ces images, dans ces villes, au milieu d'une histoire déjà lointaine, très lointaine. On essaiera au passage de trouver quelques pistes d'architectes si possible mais ce ne sera pas très grave si on n'y arrive pas. On fera semblant que tout cela n'est qu'imagination.

Et voilà :


On ne peut rêver mieux que cette vue d'autoroutes qui se chevauchent, qui se mêlent, qui dominent presque les habitations et dont on ne peut croire à aucune logique urbaine précise. Au fond, domine une tour d'une grande banalité dont on nous apprend en français qu'il s'agit du gratte-ciel Kasumiga-seki.
Ce gratte-ciel a le droit à une belle page Wikipédia ce qui m'étonne, tout comme sa date de construction : 1965-1968.
L'éditeur porte un nom qui me réjouit et ouvre encore plus mon imaginaire du lieu : Nippon Beauty Colour !

Du même éditeur :



Là encore on dirait que l'on veut nous donner une leçon d'urbanisme. Au premier plan de minuscules constructions aux toits de tôle et au loin, comme une promesse à venir, des tours et des barres qui surgissent au dessus. Un peu de verdure, un ciel parfaitement bleu et voilà une image assez spectaculaire. Mais on ne nous donne pas les noms des tours et des architectes de ces monstres peu fantaisistes.
Celui de gauche est le fameux Sunshine 60. Il est encore bien isolé. Mais qui est celui tout blanc à droite ?
Il s'agit du Prince Hotel dont je ne trouve pas l'architecte.

Et là ? Vous comprenez le point de vue, ce qu'il veut nous raconter du Japon ? Regardez bien ce qui est visé. Vous voyez ?


Alors j'imagine que tout comme moi vous avez d'abord visé les immeubles dressés dans une concentration déjà impressionnante ! Regardez-moi ce prospect hyper-serré des deux tours dont la fameuse et si belle tour Sinshuku Sompo Japan ! On dirait qu'elles vont se toucher ! Être au sol entre les deux et lever le nez doit être une sacrée expérience ! Mais voyez-vous le Japon ? Je veux dire : voyez-vous son essence ? Oui ! Le Mont Fuji tout au loin ! Et bien évidemment il n'est pas dans le cadre pour rien...Et j'aime aussi ce tapis urbain qui coure devant les tours et qui se poursuit derrière presque jusqu'au pied du Mont Fuji. Incroyable. On devine aussi le chantier d'une tour en construction.



Les immeubles ont bien poussé ! Vous voyez, on retrouve le Sompo derrière ! On pourrait se croire à La Défense. Comment ne pas aimer ce rassemblement de buildings tapant dans un bleu un rien exubérant. On ne pas dire ici encore que ces tours réclament à être vues. Elles sont tout de même assez attendues dans leur grille, pas trop de fantaisie là encore. Pourtant je ne peux m'empêcher de trouver leurs variations comme un jeu optique, comme l'envie tout de même de faire vibrer les fonds d'oeil. Aucun nom d'architecte là encore pour cette belle carte des éditions Nippon Beauty Color

Pour finir voici deux vues aériennes montrant le bazar des petits immeubles et petites constructions qui semblent naitre comme ça sans aucune réponse les unes pour les autres, sans planification particulière, une sorte de souk urbain fabriqué par des autonomies architecturales. On note juste une certaine hauteur à peu près respectée. Pour le reste...c'est confus visuellement et j'adore ça.
Il y a pourtant une icône qui traine dans ce foutoir. Si...si...saurez-vous la retrouver sur la première carte ?




dimanche 10 novembre 2024

Alger, des vues indépendantes

 Hier matin, dans la boite à chaussures d'un vendeur que je vois régulièrement, je me décide pour une série de cartes postales du Japon et d'Algérie. Nous avons déjà évoqué ici un certain point de vue sur l'Algérie, je vous laisse le lire ou le relire.



La carte postale que je fus alors le plus heureux de retrouver fut celle, bien entendu, de l'Aéro-Habitat puisque, vous le savez, j'ai fait une demande d'inscription au Label Architecture Remarquable pour des logements ici dans ma ville, logements dessinés par le même architecte : Louis Miquel.
Ne dirait-on pas, si on regarde vite, la façade d'une Cité Radieuse ? 
La carte postale est une édition Jomone (où sont vos archives ?) qui ne nomme ni le photographe ni l'architecte.



Je trouve à nouveau cette belle carte postale de la Cathédrale d'Alger et j'aime bien retrouver mes icônes. Comment résister ? Ici une belle édition Jefal non datée, sans le nom des architectes : Herbé et Le Couteur que nous connaissons bien au Mans.



Mais voici une carte moins commune nous montrant la Cité universitaire d'Alger (Ben-Aknoun). On y voit un pavillon pour Jeunes Filles et cette fois le nom d l'architecte est bien indiqué : François Bienvenu.
Et elle est bien belle cette petite barre qui se courbe ! Le dessin évoque un peu l'architecture des maisons de repos ou des stations thermales. L'écriture est résolument moderne, on sent un peu un Art Déco finissant et on comprend que François Bienvenu a voulu offrir à chaque chambre un balcon qui fait office de coursives (?) et une orientation identique pour tout le monde. Magnifique petite construction et découverte !
Vous trouverez sur site un grand plein d'informations d'époque sur cette Cité universitaire :



Pour finir, un vrai monstre.
Cette carte postale Jefal nous montre l'Hôtel Aurassi qui est un archétype d'une architecture internationale. Il s'agit d'une icône de l'architecte au modernisme baroque : Luigi Moretti !
On pourrait être au bord de la Mer Noire, au Brésil...mais on est bien en Algérie. Ce qui est beau et impressionnant c'est bien l'articulation des deux blocs l'un sur l'autre et cette rampe qui amène les autos dans le parking. Quelle grosse machine autoritaire, brutale, franche ! J'adore ! Comme souvent avec ce genre de monstre il est difficile d'en rendre compte en photographie car il faut, pour l'appréhender en entier, se...reculer et donc ne pas très bien permettre d'en lire les détails. J'aurai bien aimé trouver d'autres points de vue et aussi des vues de l'intérieur...Pour une autre fois ?