lundi 23 juin 2025

Bulles six coques en musique radieuse


 

A eu lieu samedi, lors de la fête de la musique, l'ouverture de la Quinzaine Radieuse de Piacé. Vous savez comment je me suis impliqué avec ardeur dans ce lieu qui a su accueillir  la première bulle six coques que vous pouvez voir maintenant au milieu de deux autres (ce qui est exceptionnel en France).

Cette année, c'est vrai sous la pression d'un manque totale de subvention de la Région Pays-de la Loire, l'association a su malgré tout maintenir son maximum. Peut-être que cette édition est marquée par un certain sentiment de retrouvaille d'artistes bien connus du lieu ayant pour certains déjà ordonné il y a quelques années cet événement.

Il ne s'agit pas à proprement parlé d'un essoufflement mais d'un ajustement qui d'ailleurs ne se voit pas trop car l'association sait faire comme d'habitude de belles choses avec peu, ce qui ne devrait pas justifier le manque de soutien de la Région Pay de la Loire.

Alors, sous une belle chaleur obligeant à visiter autant le torrent rafraichissant du moulin que les lieux d'expos ou les chemins ombrés à la recherche des oeuvres d'art perdues dans la campagne, la fête a tout de même eu lieu. La mobilisation des bénévoles qui sont aussi parfois eux-mêmes des artistes (qui savent s'oublier) a permis que la fête au village a pu donner de beaux moments. Pour ma part, comme gardien de salle et comme artiste (oui c'est possible), j'ai particulièrement gouté la présence de certains de nos étudiants accompagnés par David Michael Clarke et David Kidman qui ont fait un délicat concert, plein d'émotions parfois naïves, parfois solides dans une ambiance d'écoute bienveillante et attentive.




L'autre très belle surprise c'est bien entendu l'incroyable performance des musiciens de Elastic Systems qui nous ont proposé un set endiablé, joyeux, pop et entrainant. Ça recharge si bien les batteries ! Bravo à eux ! Quelle énergie revigorante ! Merci messieurs.


Il est toujours bien de voir que nos belles architectures savent s'accorder et faire paysage à autant d'énergie de bénévoles, qu'elles offrent un cadre de pensée et d'action dans la ruralité et que la joie d'un village s'exprime avec elles.

La petite troupe d'étudiants que j'ai littéralement baladé dans les rues du village à la recherche des pièces d'Art Contemporain avait aussi ainsi la chance de comprendre que la vie est faite de ce contact, que les idées de l'Art s'exprime dans la matière, dans des paysages, dans des bains décomplexés, dans le partage joyeux d'une certaine communauté soutenu par le travail de bénévoles volontaires.

Combien de temps cela durera ? Combien de temps les bouts de ficelles, les débrouillardises, la générosité des artistes permettront de maintenir cette action ? Qui le sait ? Parfois, on fatigue aussi.

Je vous conseille donc de venir voir la Quinzaine Radieuse, de venir vite. On ne sait jamais...

De l'architecture moderne, des micro-architectures, du Corbusier, de l'Art Contemporain, du design, un parcours en campagne, tout cela c'est par ici que ça se passe. Venez, venez avec vos enfants, venez avec vos étudiants. On vous attend.

Et merci à tous pour le travail d'organisation, de mise en place.

https://piaceleradieux.com

Wogenscky à peine lisible

 

Oh oui ! On pourrait bien passer à coté. On pourrait bien vite ranger cette carte postale dans le classeur en surpoids du Hard French en ne voyant là qu'une petite cité de plus dans la production française d'après-guerre. Il faut le dire rien de bien particulier nous attache à cette image aérienne, cette carte postales des éditions Combier.
Nous sommes au-dessus de Yutz, plus précisément au-dessus du Quartier des Provinces. La vieille ville est un peu au loin (Thionville ?) et le quartier moderne est venu comme souvent se greffer d'un coup, un peu loin, comme pour ne pas déranger. Le trouble de l'image nait bien de ce contraste de l'implacable rangement des petites barres un rien tassées et des toits de hasard du reste de la ville.
Alors, parfois, souvent, il faut remercier les éditeurs de cartes postales de nous dire de regarder autrement. En effet, sur cette carte postale Combier le nom de l'architecte est écrit même si il l'est avec une faute d'orthographe ! On ne lui en veut pas. Moi-même j'oublie de bien orthographier parfois ce nom si célèbre de l'Architecture Française. Mais depuis cette photographie, vous avouerez qu'il reste difficile de comprendre l'originalité et la force de l'écriture architecturale de Wogenscky. On y voit surtout que les barres sont vraiment les unes sur les autres. C'est assez radical et honnête, ce n'est pas tant là que se dessine la qualité de l'architecture. On remarque aussi que sur une telle parcelle, l'architecte aurait pu faire le choix d'immeubles plus hauts pour libérer plus de terrain. Le peu d'étages de ces petites barres (4) doit certainement vouloir tenter une approche plus...humaniste, plus tranquille moins effrayante que les Cités Radieuses de son maître adoré...



Mais tout cela produit surtout une image rayée d'horizontales dans sa moitié basse. C'est assez impressionnant ce désir de tout tenir ainsi, règle en main. Oh non ! Ne croyez pas que vous allez avoir de ma part un texte dénonçant le fascisme de la ligne droite ou de la géométrie ! Ce serait bien indécent ! Je ne suis pas de ceux qui voient dans un angle droit l'émergence d'une pensée raide ou autoritaire ! Nous laisserons cela aux critiques d'architectures et historiens un peu perdus voulant que l'on parle d'eux. J'ai, pour ma part, le sentiment et même la certitude qu'il n'y a aucune raison de faire ce genre de lecture et que l'oeuvre entière de Wogenscky prouve son attachement humaniste. 
Depuis cette image au moins, la seul lisibilité du travail de Wogenscky pourrait se produire dans les tous petits points de couleurs des entrées : oranges ou bleus. Wogenscky à peine lisible est-ce le signe de moins de Wogenscky ? Sans doute pas. Cette discrétion est plus le choix d'une certaine élégance de la grille, le désir de ne pas faire une architecture tonitruante affirmant haut et fort sa Modernité. Une discrétion sensible.
Sauf erreur de ma part, je ne vois aucune mesure de protection ni Label pour cet ensemble. Quelqu'un pour, heureusement, me contredire ?
Ma promenade sur Google Map me rassure peu sur l'état de l'ensemble.
Il ne fait aucun doute que les autorités patrimoniales de la Région, que les amateurs de Wogenscky feront rapidement le nécessaire pour soutenir et inscrire cette belle écriture dans notre temps présent.
Enfin...on espère.








jeudi 19 juin 2025

Corbu : le détail pour le tout

 Dans une époque trouble où le Brutalisme est devenu un machin en vogue qui décore des pubs de parfum, un ramassis de lieux épars que des photographes contemporains redécouvrent tous en même temps, que ce Brutalisme est devenu mainstream et s'épuise sur Instagram, il serait bon d'en reprendre les bases, de mieux saisir ce qui lui appartient en terme historique, dans sa filiation réelle. C'est peut-être un travail trop compliqué pour moi tout seul...


Voilà qu'une carte postale de ce couvent d'Eveux dessiné par Le Corbusier m'en donne un peu l'occasion. Je regarde fixement cette photographie d'un détail du couvent, je laisse mes yeux oublier mon admiration automatique comme pour re-voir ce qui se passe là vraiment de si surprenant. Une fois le lyrisme passé, celui des courbes libres, on s'aperçoit  que : 

Putain ! Que c'est mal fichu ce morceau ! Non mais regardez moi cette ligne bien plus faite de segments que d'une courbe bien dessinée, regardez-moi ces "canons de lumière" dont aucun n'affiche un cercle parfait ! Regardez-moi ces tuyaux si imparfaits dans leur dessin qu'on les dirait dessinés par un enfant en overdose de Nutella. Purée ! Quand même...c'est vachement bricolé en terme de dessin ! Les coffreurs ont-ils travaillé sans surveillance ? Ont-ils eu le droit à une certaine mollesse dans l'interprétation du plan du Maître ? Et comme l'épiderme du béton est en accord avec ce manque total de fermeté, on se demande quelle urgence a poussé les constructeurs à autant d'abandon d'une certaine tenue plastique. On pourrait parler d'une esthétique de la mal-façon !

J'imagine bien que le verrier qui a dessiné et posé les lucarnes a du pester contre ces formes irrégulières ! Et que fait la goutte d'eau qui glisse sur le verre quand elle arrive à la jointure avec béton ? Comment cette étanchéité a du poser là des problèmes bien sympathiques...

Oui, le Corbusier, tout en étant l'un des pères de ce genre d'écriture à la fois relâchée dans l'exécution et déterminée dans la fonction pourrait bien être le premier jalon de l'écriture brutaliste. Je ne fais qu'enfoncer une porte largement ouverte. Mais si on regardait le Couvent de la Tourette à l'aulne de la mal-façon, en cherchant partout les défauts, c'est à dire ce qui déborde et ce qui est abandonné, on pourrait s'amuser à réécrire ce couvent avec un béton bien lisse, des formes franches et nettes (j'ai envie de dire plus calculées que dessinées) des raccords invisibles entre les coulées, un banchage qui arrête de trop bavarder, des volumétries plus sèches. Je fais semblant de ne pas savoir, excusez-moi.

Mais que voulez-vous ici je m'interroge plus sur la réception des images que sur les origines de la pensée des formes qui les construisent et il est parfois possible d'y voir (littéralement) ce qui n'est plus reçu. Car cette carte postale expédiée vers un hasardeux correspondant pourrait louper sa cible et se trouver dans les mains d'un regard ne comprenant pas ici la fameuse poétique de ce qui est indicible ou...trop affirmé...

Un morceau de béton recouvert d'herbes folles, comme un bunker abandonné, reçoit sur son toit trois gros tuyaux mal fagotés qu'on dirait posés au hasard. Les maçons, ces salauds, ont coffré sans grâce et toute la peu de béton affiche les coulures, les strates, le banchage. Quel travail de cochons ! Oui, c'est bien ce que celui qui reçoit cette carte postale pourrait penser.

Comment, nous, les corbuséens avons appris (et par qui ?) que c'est bien là non pas une ruine imitée mais bien un geste bavard qui raconte son amour du frustre et du simple ? La poésie du brut ? Une certaine idée de la Vérité des matériaux ? Une éthique ? Allez...


Et ceux qui connaissent le lieu peuvent aussi se demander : mais quelle acrobatie a du faire le photographe pour voir ce moment ? Comment il a du passer son corps par dessus le parapet du toit-terrasse pour voir ainsi ce morceau. Rien là de naturel à cet angle de vision. Ce qui pourrait expliquer notre étonnement à ce dessin. Le regardeur qui visite Eveux n'est pas invité de manière naturel à voir ainsi ce détail. Il lui faut aussi, à lui, le construire et ce n'est que la photographie qui nous permet si facilement de nous laisser croire à son accessibilité. Regardez la bande fine sur la droite de la photographie : c'est l'épiderme du mur qui frotte le cadrage.

Car nous sommes aussi assez nombreux à aimer le couvent de la Tourette presque malgré nous qui pourtant, venons là en pèlerinage. Car si nous ne nous décidons pas à basculer du coté de cette vérité poétique d'un béton et d'une architecture brute, alors il pourrait bien y avoir là un bloc raide, rugueux, sévère, réche écorchant les mains qui caressent l'épiderme, brisant sous le ciel la lumière absorbée par ce gris matiériste de la bâtisse. Faut quand même en avoir envie non ? Et la rigueur morale sous-entendue dans ce moment architectural qui se veut religieux ne laisse que peu de place à une forme de tendresse émolliente certes mais aussi parfois nécessaire. Ah ! Les joies simples d'une miche de pain dans une corbeille en osier ! Ah ! le plaisir du verre d'eau bien fraiche ! Ou, caricature de la caricature, l'assiette de grès du potier du coin remplie d'une potée paysanne...cette rigueur presque zen de la satisfaction du simple.

Je ne sais plus très bien pourquoi je m'égare ainsi dans cette contemplation d'une carte postale. N'ai-je pas mieux à faire ? N'ai-je pas un monde à parcourir pour de vrai, dans le réel de mes sensations ? Pourquoi penser ainsi qu'un détail vaudrait pour un tout ? Je sais que savoir aimer cette orientation à une forme économe du Monde me donne des joies dont je sais que je les dois à le Corbusier. Là, en face de moi, dans la chambre de cette maison Phénix depuis laquelle je vous écris, se dessine sur le mur en face de moi, un trapèze parfait tracé par le soleil encore à l'Est passant par la fenêtre. Cette projection géométrique et lumineuse me fera la journée. Dans ce trapèze de lumière, sont prises au piège les ombres mouvantes des feuilles de mon cerisier. Ça danse doucement. Doucement. Je suis vivant. Merci le Corbusier.

Par ordre d'apparition :

- carte postale sans nom d'éditeur, n'est mentionné que le cliché de Mory. Pas de date.

-carte postale sans nom d'éditeur, n'est nommé que Cellard à Bron pour ce cliché aérien. on connait bien Cellard sur blog qui a produit des cartes de photographie aérienne.

On note que les deux cartes postales nous montrent un couvent dont les travaux sont tout juste finis. Vous trouverez sur ce blog, sans difficulté, de très nombreuses autres cartes de Eveux.



dimanche 15 juin 2025

Faire icône : Marc Garanger

 On peut facilement et régulièrement ici sur ce blog se demander quelle image particulière construit notre imaginaire sur une architecture. Comment la construction finalement se donne à voir dans nos projections, comment on croit la condenser en une seule icône qui passera sur tous les autres possibles et qui en résumera un peu comme un logotype une forme essentielle ?

L'idéal de la carte postale qui est si souvent dénoncé, mal aimé, relégué est pourtant souvent l'image de ce point de vue unique dans lequel nous aimons tenir la représentation entre nos doigts. L'histoire de l'édition de cartes postales est faite de certaines exceptions, de désirs de passer outre afin de partager de belles images (beauté exprimée par l'inattendu) que l'originalité du point de vue va fonder comme artistique. Oh ! La belle image ! Oh voilà un cadrage ou une lumière inattendue ! Oh ! Personne n'avait regardé ce bâtiment de la sorte ! Oh ! Est-ce encore le bâtiment qui est le sujet de cette image ?

Et ça donne ça :



Dorénavant, après la lecture régulière de ce blog, vous aurez reconnu l'éditeur : Prestige. Le P majuscule signe cette carte postale avec une certaine ambition artistique, volontairement hors du jeu habituel des cartes postales lambda. Un peu plus chères que leurs consorts, ces cartes exprimaient le goût d'un luxe, d'une originalité artistique. On dira : un certain regard. L'acte d'achat d'une telle carte postale à l'époque voulait aussi signer une certaine compétence du jugement artistique et esthétique pour sortir du lot. Un acte fondamentalement social communiquant autant par ce qui se passe d'artistique dans la photographie que sur la pulsion d'achat elle un peu à coté, culturellement décalée.

Avouez que ce point de vue sur la Tour Montparnasse est particulièrement réussi ! Quel cadrage ! Quelle lumière ! Les records des lignes entre elles, la force de toutes les verticales, l'arc-en-ciel du premier plan venant contraster avec la colorimétrie générale construisent une image particulièrement solide. Et la petite animation des visiteurs dont les petits panaches de fumée ajoutent une poésie fragile donne à la photographie quelque chose de tendre mais permet aussi de saisir l'échelle du monstre architectural, monstre malheureusement menacé par un futur tuning bobo-chic.*

Mais je vous entends derrière votre écran demandant qui est donc à l'origine de ce très beau regard sur la Tour Montparnasse. Il s'agit de Marc Garanger bien sûr ! Il serait bien de comprendre comment la carte postale a participé à son oeuvre, comment elle fut une extension pour diffuser son travail et peut-être aussi un véritable espace d'exposition. Il faudrait aussi savoir si ce type de photographie fut penser et créer pour la carte postale ou si il s'agit d'une sélection dans un fonds photographique déjà constitué. Je penche pour cette idée.

Alors quelle image devront-nous garder maintenant de la Tour Montparnasse avant sa transformation ? Il ne fait aucun doute que le cadrage de Marc Garanger en dit beaucoup de sa puissance. J'aimerai maintenant me souvenir surtout de cette image, me souvenir ainsi de la Tour Montparnasse.

*Sur ce blog, vous trouverez beaucoup d'articles sur la Tour Montparnasse que nous aimons beaucoup. Je vous conseille tout particulièrement celui-ci :

http://archipostalecarte.blogspot.com/2017/12/punir-la-tour-montparnasse.html



mercredi 11 juin 2025

Marc de Saint-Rémy mystérieux




Voilà une belle oeuvre. Voilà bien une écriture singulière, expressionniste, organique, on pourrait dire du Nord. C'est la brique en mouvement qui fait cette impression de beauté et de tendresse, une forme libre et joyeuse comme une flamme réifiée. Je redécouvre en même temps que vous cette très belle et expressive église Sainte-Geneviève de Garches-les-Gonesse. 

L'architecte en serait Marc de Saint-Rémy. Voilà. On pourrait s'arrêter là tant le vide d'information sur cet architecte nous laisse un rien démunis. Comment se fait-il qu'avec une telle écriture le travail de cet architecte ne soit pas plus connu et visible, repéré ? Qui connait Marc de Saint-Rémy ? Qui aurait des informations sur d'autres de ses oeuvres ? Car, si, pour lui, tout fut aussi beau et marquant, il serait bien de pouvoir lui rendre l'hommage qu'il mérite.

On notera que même l'éditeur de cette carte postale oublie déjà de nommer l'architecte. Pourtant cette édition des "images de Garches-les-Gonesse" se veut un peu précieuse car elle indique qu'il s'agit d'un tirage limité. Mais pourquoi donc ? Pourquoi ce désir d'exclusivité et de rareté pour une église moderne ?

Pas de date non plus, pas de nom de photographe. Ça commence à faire trop peu d'informations pour partager avec vous ce très beau travail. Heureusement, dans le lot, une autre carte postale du même éditeur nous montre l'intérieur de l'église Sainte-Geneviève. Et c'est très beau ce chemin de croix sur le mur de brique, c'est très beau le mobilier liturgique. Mais là encore...aucune information sur les décorateurs ou décoratrices de cette église ? Mais pourquoi manquer ainsi à ce devoir ?


Il reste une fiche Wikipédia. C'est peu mais c'est déjà ça. Si on en croit cette fiche, l'architecte serait mort à 33 ans. Tiens...c'est une curieuse coïncidence pour une église. Est-ce cette jeunesse qui fait que trop peu d'informations et d'oeuvres nous permettent d'éclairer l'écriture de cet architecte ? Sans doute. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Église_Sainte-Geneviève_de_Garges-lès-Gonesse

La famille de Marc de Saint-Rémy a-t-elle des informations sur sa formation, d'autres oeuvres, ses rêves, ses influences ? Nous serions heureux de lui rendre hommage. Et reste cette superbe église, si originale, si subtile. C'est déjà bien pour un architecte mystérieux.

En attendant, la Google Car nous permet de tourner autour de cette superbe et complexe volumétrie d'une église qui mériterait d'être un peu plus reconnue. Magnifique. Magnifique !


En 2011 (oups !),  je vous montrai déjà cette carte postale. Je n'en savais pas plus. Par contre, on était déjà stupéfaits par la qualité de l'écriture de cette architecture. Cette carte postale des éditions La Cigogne ne nous informait pas plus. J'avais mis à l'époque au crayon un point d'interrogation sur l'indication de l'architecte. Je vais pouvoir le gommer et le remplacer par : Marc de Saint-Rémy. C'est bien mérité.









mardi 10 juin 2025

Brutalisme en réunion

Vous ne pourrez pas me dire que vous en avez assez de voir les cartes postales que je vous propose ce matin car, le moins que l'on puisse dire c'est que la localisation concernée est rare dans ma collection. Nous allons en effet faire un petit tour sur l'Ile de la Réunion !
Le plus étonnant c'est que nous allons y rencontrer un architecte que nous aimons bien sur ce blog et que nous avons croisé souvent : Jean Hébrard. Franchement, je ne m'attendais pas à le retrouver là mais il fut bien un acteur très important de la Modernité sur l'Ile de la Réunion  et c'est heureux pour elle car il y a fait du beau travail.
Donc, dans un petit lot de cartes postales acheté hier à Rouen, je tombe sur ça :



Il s'agit du Palais du Conseil Général à St Denis que l'on trouve aujourd'hui plus facilement sous l'appellation "Palais de la Source". La carte postale est une édition Hachette qui ne nomme ni son photographe ni l'architecte. On note que rien dans cette photographie ne signe un quelconque exotisme à part quelques palmiers au pied du bâtiment. Je ne sais pas pourquoi mais je me suis cru à Mériadeck. La photographie est marquée par un premier plan très ombré, très sombre qui ne laisse que peu de chance à la construction de s'exprimer pleinement. Mais l'expressivité passe tout de même avec une belle grille sur la façade de la petite tour au fond et bien entendu le traitement très brutaliste de l'amphithéâtre au premier plan. Tout cela a fait vibrer ma pulsion d'achat !
Il me fut assez difficile de retrouver des infos sur ce bâtiment sans doute à cause du changement de nom mais c'est vrai aussi que peu de choses sont lisibles sur le Modernisme en Architecture sur ce territoire. Il faudrait un guide.
Donc les recherches me mènent sur la piste de Jean Hébrard qui fut l'un des architectes du Temple de Royan mais surtout que nous aimons ici pour l'iconique V.V.F Belambra de Anglet, la Chambre d'Amour dont nous chantons la beauté depuis...oulala...longtemps ! (2008...)
Vous trouverez sur cette fiche très bien faite toutes les informations sur ce beau bâtiment :
Mais pas grand chose d'autre...
On retrouve facilement le bâtiment sur Google map sous un ciel bien peu radieux...



Dans le même ordre d'un beau modernisme au bord du brutalisme, l'autre carte postale nous montre cette fois à St-Pierre un magnifique Hôtel des Postes et Télécommunications. Comment ne pas, chez nous, ici , sur ce blog, tomber immédiatement amoureux de cette belle machine ! On aime beaucoup l'épaisseur de ce gros bourrelet de béton presque aveugle et le très beau dessin en contraste du petit volume venant s'y coller. Les pare-soleils font le travail d'animation. Regardez bien les détails, par exemple, comment les évacuations des pluies sont dessinées. Tout cela est superbe mais...je fais chou blanc...
Je ne trouve rien sur le ou les architectes de ce très beau bâtiment. Faut-il y voir là aussi l'écriture de Hébrard ? Qui m'aidera ? 
Aurions-nous des lecteurs et lectrices sur l'Ile de la Réunion ?
On pourrait un peu vite penser à Jean Bossu mais sa Poste à lui est à St-Denis pas à St-Pierre...
J'y vois (ai-je tort ?) l'influence d'un Wogenscky.

On notera que la Cité de la ZUP IV toujours à la Réunion et toujours par Hébrard et Dabadie a obtenue le Label Patrimoine Architecture Remarquable. Allez voir ici :

Pour retrouver et voir Jean Hébrard à Royan et ailleurs sur ce blog :
Etc...etc....